Derrière les pavés
Profitant d'une longue journée à passer seule et hors de la maison, je suis retournée dans cette bâtisse dont les murs m'ont si souvent abritée les après-midis de pluie, quand j'étais étudiante parisienne à la journée. Le musée Carnavalet renferme les oeuvres qui célèbrent Paris, le Paris que j'aime - riche, enneigé, romanesque ; les derniers objets tenus par Louis XVI ; les clés de la Bastille, les portraits et bustes de ces personnages (fascinant Robespierre !) tout droit sortis d'une histoire impossible ; le mobilier marquetté, et les lustres que je n'aimerais pas seulement posséder dans un petit chez-moi, mais que j'aimerais savoir façonner, restaurer, tel un artisan dont j'enviais le métier à une époque où les filles n'étaient pas encore invitées à remplir de dossiers de candidature ; les peintures des gares parisiennes, des robes de soirées, des voitures d'autrefois ; et le jardin potager de la cours intérieure, qui me ferait presque regretter de détester l'été.
Après un détour par la place des Vosges, dont les pelouses étaient envahies par tout plein de gens en mal de bronzage, je me suis engouffrée dans l'hôtel de la rue de Sévigné. Je n'ai pas fait la queue pour l'exposition relatant la Libération de Paris, je me suis plutôt promenée dans la galerie XIXè, avant de monter au département "Révolution". Souvenir garanti ! Je crois qu'il faudrait que j'y retourne plus souvent, comme je le faisais avant. Il y a dix ans...