Besoin d'hiver

C'est la fin de l'année pour les uns, le milieu de l'année pour les autres, et pour certains, c'est déjà le début de la nouvelle. Parce qu'ils se préparent à rentrer à l'école pour la première fois, ou en sixième, ou au lycée. Parce qu'ils ont trouvé une nouvelle maison, et que les cartons sont enfin tous fermés. C'est le milieu de l'année pour ceux qui comptent sur leurs doigts. Six sur douze, pas de quoi en faire un plat. Pour moi, c'est plutôt la fin. Une fin synonyme d'horrible beau temps, de vacances tant redoutées, de désertification de tout. L'été, il fait trop chaud. L'été, j'ai encore moins de motivation que durant le reste de l'année. L'été, je n'attends rien, ne veux rien et n'ai rien à fêter. Et quand bien même : où ? comment ? Je ne sais pas ce que septembre me réserve. J'aimerais bien que juillet et août me rendent impatiente... Hélas, rien n'aura changé une fois passées les soixantes longues journées qui s'annoncent. Elles ont frappé à ma porte en hurlant : "Fin des activités ! C'est l'été !" Tu parles, j'avais remarqué ! J'ai l'impression que le soleil m'éblouit depuis des mois. Je ne compte plus les migraines , et je déprime. Finis les cours (et leurs lots d'échecs, qui n'aident pas à penser positif), fini l'espoir d'accomplir au moins une chose avant que la vie normale, celle qui rassure - parfois -, prenne congé pendant deux mois. Pour affronter la difficile épreuve de fin d'année, j'ai tout de même trouvé le courage de couper l'étiquette d'une robe neuve, que j'ai assortie au Liberty rose bonbon évoqué précédemment (barrettes et foulard), et j'ai ressorti drapeau et maillot allemands pour encourager l'équipe qui me rappelle tant de souvenirs. J'étais petite, et je crois que je n'avais pas encore pris la mauvaise route ! Dans soixante jours, le soleil faiblira, et je croiserai les doigts pour que l'hiver soit blanc et froid. Et si c'était mon unique rêve dans la vie ?

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