La déco, c'est pas que dans les magazines. C'est chez moi, entre les murs, c'est chez moi, dans ma tête et tout le temps. Les idées viennent de partout, les envies les accompagnent. Et parfois, je me lance. Des chambres d'enfants qu'il a fallu personnaliser m'ont occupée plusieurs heures. Bricolage, accrochage, collage. Peinture et papier peint. D'un plan vite dessiné sur un bout de feuille, je suis passée au "grandeur nature" en un rien de temps, quand toutes les commandes furent arrivées à bon port. Puis, lors d'une réception chez F & B pour découvrir les latest and greatest wallpapers, on a fait notre choix, il s'appelle Samphire, et il a l'odeur d'un château anglais. Certes, ça ne veut rien dire, mais j'aime bien l'idée... Il faudra attendre un peu avant de débarrasser toute la pièce, il faudra ensuite poncer le parquet pour en raviver le teint, et réfléchir à un aménagement adéquat. D'ici là, un pot de Purbeck Stone m'attend. C'est une nouvelle couleur à "tartiner". Je vais chercher un projet. Je crois avoir quelques idées, mais d'abord, je dois rassembler des flocons d'énergie, car la déco, mine de rien, c'est du boulot.

Guirlande étoiles N° 74, prénom en tricotin Mon shop vintage

D'abord il a fallu défaire le sapin, dépoussiérer soigneusement chaque décoration avant de les ranger dans leur boîte, enrouler à la manière des professionnels les guirlandes électriques, sinon l'an prochain il faudra se battre, et ensuite mettre un peu d'ordre dans la maison afin qu'elle soit digne de recevoir. L'Enfant Jésus, lui, est resté, il ne partira qu'en février. Noël est passé mais l'esprit de l'hiver est là, c'est pourquoi les cloches de verre sont restées sur la cheminée, abritant des petits animaux heureux de patauger dans la neige. Quelques touches de rose ici et là rappellent que les petits matins sont normalement frais, qu'une fine pellicule de givre habille les feuilles, et que l'on fume pour de faux sitôt nos pieds dehors. Rose, c'est aussi la couleur des joues quand l'air est glacé. Mais je crois que j'attends pour rien. Heureusement plein de petits bonheurs égayent mon quotidien : l'arrivée d'une création "spéciale" de la Princesse au petit pois, quelques jolies cartes de voeux à envoyer, des concerts - suivis de rencontres -, des champignons non maléfiques qui poussent sur les étagères, et l'histoire du petit vaisselier gris. Un petit vaisselier gris tant de fois rêvé ! Un petit vaisselier qui rappelle Argenteuil et qui autorise à imaginer une vie ailleurs. Puis il y a deux chambres à décorer. C'est une mission que l'on m'a confiée, et j'irai au bout, même si je dois me mettre partout sur la tête des pinces pour attacher les petits cheveux qui dépassent.

Les Rois sont enfin arrivés devant le berceau de fortune. Ils ont offert leurs présents, et nous, nous avons dégusté notre galette. J'ai déplacé mes petits bonshommes, qui ont parcouru leur chemin, comme l'an dernier, sur du sable rapporté du Bénin, alors que le berger, lui, faisait encore paître ses bêtes devant l'étable. Les personnages sont donc tous réunis, et le tableau désormais complet. Je pense avoir trouvé le prochain protagoniste de l'histoire : un homme enturbanné. Ce serait bien, car je ne souhaite pas voir fleurir autour de l'enfant Jésus des personnages qui "sentent la lavande" ou qui rappellent le bruit infernal des cigales. Je n'aime pas la Provence et je ne comprends toujours pas cet attrait pour des personnages anachroniques. Un chanteur d'opéra, un révolutionnaire, un instituteur. Que font-ils là ? Pour fêter l'Épiphanie, je vous présente un cadeau qui vaut de l'or (à défaut d'avoir de l'encens, que je suis la seule à apprécier dans une maison) : une belle boîte à bijoux que mon frère m'a rapportée d'Afrique. Il a participé à sa fabrication. J'en suis très fière, et, à défaut de bijoux, j'ai placé à l'intérieur ma "collection" de barrettes. Les grosses en dessous, les petites au dessus. À ce beau cadeau s'ajoutent des voeux tout particuliers et très émouvants : ceux d'une maman courageuse qui apprend, en même temps que la lecture, l'utilisation de l'informatique. Un cadeau qui vaut cher et que je vais garder longtemps.

J'ai vu tout rose pour mon anniversaire, puis de nouveau lorsque la cage d'escalier de l'immeuble a été repeinte. Enfin, j'ai testé l'une des nouvelles couleurs de la célèbre marque anglaise de peinture. J'ai craqué. Depuis une petite musique de manège tourne dans ma tête, sans pour autant que la vie soit plus belle, ou que la nouvelle année s'annonce particulièrement glorieuse. La salle de bains attendait d'être refaite depuis des lustres. J'en ai profité pour customiser un petit guéridon. Quelques coups de pinceau et des stickers plus tard, un échantillon de mes cadeaux de fin d'année se disputait la place sur le petit meuble rond. Bientôt, le sapin s'en ira pour le cimetière des sapins, parmi ceux qui ont trouvé une famille pour Noël et ceux qui sont restés prisonniers de leur filet, les invendus. Alors on se rendra compte que 2014 est là, sans promesse, sans ambition. Pas même celle de voir tomber la neige tellement il fait chaud dehors.