Quand il ne reste que des photos
In memoriam Michel P. (2 septembre 1955 - 18 mars 2014)
In memoriam Michel P. (2 septembre 1955 - 18 mars 2014)
Et voilà qu'en un instant la maison reprit vie. Les tulipes, restées sages tout au long de la journée, semblèrent soudain guillerettes. En tendant l'oreille, je suis sûre que je les aurais entendu glousser. Puis il y a l'ange et le petit garçon au chien, presque agités sous leur globe, qui nous dirent bien des choses. Les jours tristes s'achevèrent, et c'est autour d'un Paris-Brest que l'on se raconta notre semaine. Il y eut les aventures du petit bouc en Tunisie, du chien à la brocante, de la soirée au Bon Marché, des visites de musées commentées par les humoristes, etc. Tout redevint comme avant, ni mieux, ni pire, mais au moins ces drôles de vacances étaient finies.
La semaine a été dure. Il a fallu que je m'occupe de tout toute seule, mais aussi que je m'occupe... seule. Dans quelques heures, la fin de l'épreuve aura sonné et cette idée m'a donné des ailes. J'ai acheté des fleurs et des pâtisseries (tant pis pour le Carême !). Pour que l'après-midi passe plus vite, et sous prétexte de parcourir la brocante de la Bastille, je suis allée chez Merci et Bonton. En rentrant, j'ai aussi sorti mon appareil photo pour immortaliser des jolies choses, et j'ai partagé ma joie avec un chien qui attendait avec impatience le retour de son maître bien aimé. Je le regarde : il saute partout, et j'ai l'impression qu'il compte les heures. Bientôt, nous pourrons souffler.
Il manquait un détail de grande importance dans ma salle de bain toute neuve. Une pièce que j'attendais depuis longtemps : un miroir rétro, qui ferait penser à un cabinet de toilette dans un train, une garçonnière ou un hôtel parisien d'un autre siècle. Maintenant, il est là et il est beau. J'espère qu'il traversera les âges et qu'un jour quelqu'un se dira : "Ce miroir, il était dans un appartement des Batignolles." Ni un train, ni un hôtel, mais une salle de bain telle que je la voulais.
Miroir Serendipity, pot à brosse à dents Zara home kids, guirlande habitat
Ma haine du beau temps n'empêche pas plus les éclats du soleil que mes envies de shopping. La fin de l'hiver a cela de bien que ma garde-robe s'inverse. Les tissus plus légers éclipsent le velours et la laine, les blouses se passent des sous-pulls, et j'ose dire que ce renouveau m'enchante. Sur les vêtements et dans les vases, il n'y a guère que là que j'aime le vert. Couleur maudite par excellence ! Les enfants ont sorti vélos et patins à roulettes, les parents montrent du doigt les bourgeons, et les ancêtres s'assoient sur les bancs. On dirait que tout le monde est heureux. Comme si l'hiver avait tout détruit. Il n'y aura pourtant pas eu de neige, et jamais le thermomètre n'est descendu en dessous de zéro. Cela me chagrine beaucoup car, pour espérer voir des flocons, il faut maintenant que la vie refasse un tour complet. D'ici là, je compte sur la mode (et pourquoi pas sur un été "pourri"...) pour avoir le sourire.
Jupe et foulard Bonpoint, blouse Stella MacCartney, chaussures Jacadi, couronne de lauriers Bonton