Robe de gala
Quand je l'ai vue presqu'un an auparavant, lors du défilé, je savais qu'elle serait mienne. Peu importe le prix, peu importe même qu'elle m'aille ou pas. Encore fallait-il que je sois première sur la liste d'attente. Alors je suis allée en boutique, rue de Tournon, dès la fin de l'été, où ma vendeuse préférée a écrit mon nom sur une petite feuille. Elle me rappellerait dès qu'elle serait arrivée. Je n'y croyais pas trop. Pourquoi moi ? Puis mon téléphone a sonné : les robes ont été livrées, la mienne m'attend pour l'essayage. La "mienne". Comme si l'affaire était dans le sac ! En gros, je ne pouvais plus me rétracter. Dieu soit loué ! Je me suis donc rendue en boutique au jour et à l'heure indiquée. Il n'y avait personne d'autre que les vendeuses. "Ma" robe m'attendait. Il y avait mon nom sur la housse. Partout, des cartons remplis des nouveautés de l'hiver. J'étais impressionnée. Au dernier moment, prise de scrupules, j'ai presque prié pour qu'elle ne m'aille pas du tout. Je ne sais pas si elle me va, en réalité, mais sur le moment, dans la cabine aux oiseaux, je me suis trouvée jolie dedans. Alors aujourd'hui, elle est à moi, même si elle porte encore son étiquette, le sceau du neuf. De l'immortel !
C'est ma robe de princesse à moi... Ma pièce unique.