Enfin portée, cette petite robe années 50, associée à des chaussettes montantes en mailles torsadées. Le tout signé Bonpoint. Chaussures Jacadi et gilet à grosses mailles C de C. Esprit après-guerre, comme j'aime, pour mon "premier jour". J'avais craqué sur la robe dès que je l'avais vue sur Internet, et le coup de coeur s'était concrétisé à peine entrée dans la boutique. Il me tardait de savoir si les chaussettes resteraient en place plusieurs heures, ou si, comme c'est toujours le cas, il me faudrait les remonter sans arrêt. Résultat : elles sont impeccables et ne bougent pas. Convaincue. Le gilet est old collection, mais il est passe-partout. Décidément cette marque montante, créée par Cordelia de Castellane, dont j'ai appris qu'elle dirigeait désormais la collection enfant chez Dior, me plaît beaucoup.

À quelques heures de l'automne, il fait encore beau et chaud. Qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu pour mériter que ma souffrance se voie ainsi prolongée ? Je ne connais pas la recette pour faire peur au soleil, alors il rentre encore dans ma maison. Je ne peux pas l'éviter. Puis je me demande : est-ce que ce ne serait pas cette idée de mettre en valeur quelques objets souvenirs ? de presser du pamplemousse ? de remplir la corbeille des fruits que je ne mangerai pas ? Est-ce que ces dernières soirées passées à Pleyel, au Théâtre des Champs Élysées et à la Cité de la Musique ne sont pas un peu responsables du beau temps dont on dit qu'il accompagne à merveille les joies du quotidien ? Allez savoir. Mais Wagner, Strauss, Beethoven et Bach s'apprécient tout aussi bien par -5° C dehors. Ah ! ces maudites idées reçues.

Un joli petit cahier pour la rentrée. Un joli petit cahier pour y ranger des souvenirs. Un joli petit cahier à regarder, tout simplement. Il n'y aura plus de rentrée avec des spirales, des grands carreaux, des équerres et des compas obligatoires. Maintenant, mes rentrées sentent bon le petit lutin sous la pluie, le gris du ciel au matin et les soirs qui tombent désormais sans trop tarder m'emplissent d'espoir. Espoir que l'hiver sera beau et neigeux, espoir que les choses iront mieux. Espoir qu'un matin plus rien ne sera pareil, que j'aurai une vie sans faute. En attendant j'occupe mes jours en jouant du piano, en customisant une vieille maison, que je pensais à jamais remisée, avec les célèbres papiers peints Ferm Living, en peignant quelques objets récupérés, voire sauvés. Puis je me pare d'une très belle coiffe de chez Bonpoint, un cadeau. Un très beau cadeau. Je ne suis pas si malheureuse, en fait. Et tant que j'aurai un petit cahier pour la rentrée, je m'accrocherai.

Une nouvelle année commence pour tout le monde, même pour moi. Dans une école sans tableau et sans examen, certes, mais pas question pour autant de ne pas fêter la rentrée. Pour l'occasion, j'ai créé un petit décor avec du papier, du tissu, du masking-tape, des pétales de roses, des bonbons et des cadeaux. Bonne initiative si j'en crois les réactions dont je ne suis pas peu fière. J'avais des idées plein la tête, il en reste encore beaucoup. Mais chaque chose en son temps. Vivement le prochain flux d'énergie !

Il fera moins chaud. Le ciel sera moins lumineux. Le soir tombera vite. Les fêtes se profileront petit à petit. Bref, l'esprit de l'hiver pointe le bout de son nez aujourd'hui. Je rêve gants et bonnets, je rêve charlottes au chocolat décorées de paillettes, je rêve de charles-IX en cuir vert, j'ai envie de décorer, j'ai envie de me promener, pourquoi pas de créer des trucs ! Le mois d'août a été plus long que d'habitude. J'ai l'impression que les jours ont été multipliés par deux. Les effets de la chaleur, sans doute... En allant ici et là visiter les blogs que j'aime, de grosses pommes rouges m'ont rappelé de bons souvenirs, et j'ai décidé qu'elle seraient un excellent faire-part pour la naissance d'une nouvelle année. Parce qu'elles incarnent pour moi le froid, les fêtes foraines de Noël, les soirées faiblement éclairées à la bougie, les anges qui se pourlèchent les babines, voici deux belles pommes d'amour, souvenirs d'un hiver passé. Un hiver comme je les aime. Alors j'en rêve, et j'attends. Vive le vent, vive le vent...