Comme promis, voici mon déguisement. Une robe de princesse (Edelweiss), des ailes (Bonton) et une auréole (Bonpoint). Je suis, pour aujourd'hui seulement, un ange parmi les autres.

Sans grande surprise, je vais vous conter mon 25 décembre, ou l'histoire de celle qui brique sa collection de casseroles en cuivre de chez Mauviel, sans savoir que le Père Noël lui en apportera une toute neuve quelques heures plus tard. C'est aussi l'histoire de celle qui allume ses bougeoirs en argent fraîchement nettoyés, sans savoir qu'elle aura bientôt, sur la table qu'elle a pris soin de huiler pour la fête, un magnifique chandelier à trois branches de chez Villeroy et Boch. C'est l'histoire de celle qui n'a pas encore touché au chocolat noir aux pétales de roses, au chocolat cuisiné façon bretonne, au Goûter des Pensionnaires (de chez Foucher), dont on garderait bien pour toujours la boîte enrubanée. C'est l'histoire de celle qui a reçu un nouvel appareil photo, alors qu'elle ne l'attendait pas ! C'est enfin l'histoire de celle qui termine ce Noël grand cru par la lecture, à tous les amis de son lit, de La Marche des doudous. Un livre léger, que le Père Noël a eu moins de mal à soulever que le gros recueil des Maisons Spectaculaires. Et tout d'un coup, je me dis que mes lecteurs aimeraient plus de fantaisie. Alors point de suspense et allons droit à l'anecdote : ici, point de Petit Jésus, car nul ne sait où il a été caché au moment de la confection de la crèche. Ainsi, nous sommes, à l'heure qui l'est, la seule maison à n'avoir pas vu encore le museau de l'Enfant. Pire, parce qu'elle est l'incarnation de l'amour-de-soi sur Terre, une certaine Lucy van Pelt a jugé opportun d'occuper la bergerie, entre le boeuf et l'âne gris. Entre Marie et Joseph, à qui elle explique les difficultés de la vie tout en les rassurant : une petite fille mignonne comme un champ de lavande en plein été, c'est bien aussi, non ?

La veillée de Noël à la Christuskirche de la rue Blanche est toujours aussi fascinante. Le sapin toujours aussi beau, et grand. Même si, quand on arrive en dernier, on ne le voit qu'entre deux piliers ! Lecture de la Bible, chants traditionnels, organiste brillant. Et soudain, Jésus est né.

Aujourd'hui, j'ai décidé de commencer ma promenade dominicale par l'endroit que je préfère à Paris, l'Opéra Bastille. Il y a une fête foraine qui sent bon le sucre et la friture. Puis, les boulevards s'enchaînent, où les boutiques nous invitent. Parfois on résiste, parfois non. Surtout quand on passe chez Bonton. On rentre. On achète... une couronne de déesse grecque. On fait des photos dans le vieux Photomaton canadien. On repart. D'autres boulevards. Le passage Jouffroy, les Galeries, qui débordent même à une heure de la fermeture. Puis c'est l'heure de rejoindre la maison.

Les derniers jours de l'Avent sont toujours difficiles. Comment s'empêcher de participer avec la foule à l'achat des paquets que l'on a déjà cachés ? On a fait exprès de s'y prendre à l'avance pour éviter de passer des heures à la caisse, pourtant, on aimerait, parce que tous les grands magasins sont ouverts, acheter, acheter, et acheter encore. Pour le contenu des paquets, bien sûr, mais aussi pour le plaisir du paquet en lui-même. Pour porter les grands sacs blancs du Printemps, les noirs des Galeries, les sacs Dior avec des gros noeuds... Alors, on longe les vitrines une nouvelle fois, celle du Bon Marché, qui nous montrent Paris sous la neige qu'on n'a pas, on entre et on achète quand même quelques trucs à la Grande Épicerie de Paris. Des trucs funny, comme un sirop saveur Pomme d'amour et un pot de sucre au goût de barbe à papa. Pour au moins passer à la caisse. Pour ne pas repartir les mains vides. Pour finir une journée bien remplie, entre dégustation de saint-jacques et promenade au pays des brioches, on entre à Saint-Sulpice pour voir la crèche. Il fait doux dehors, presque trop chaud. Ce Noël a quelques degrés de trop. Vivement l'hiver !

Une image que j'aime bien : les reflets des lumières d'un sapin sur le parquet. A contempler sans modération.

Voici quelques unes de mes tenues favorites. Combinaison en Liberty  ; robe blanche brodée à la main et gilet bleu ; blouse au gros noeud (le must have de cet hiver) portée avec une ancienne robe en cachemire que j'adore. Indémodable. Bientôt, promis, je vous montrerai mon déguisement favori...

Une page va se tourner. Je me sépare de mon bureau (en teck de Birmanie datant de la fin du 19ème siècle). Je le vends. Je l'aimais bien mais il faut se quitter. Ce sera l'occasion d'une nouvelle décoration, d'un nouvel agencement. Au revoir aussi petite lampe avec tes gros boutons. Je te garde pour un autre chez moi. Ainsi va la vie, il me faut du nouveau et vite ! Et il arrive... Mon dressing, lui, est désormais parfait. Pas de lumière, mais une simple guirlande pailletée et le tour est joué.